Marikani avait reçut sa nouvelle chambre. D'abord un peu excitée elle s'empressa de la rejoindre et s'arrêta net devant la porte... Aucun nom n'était inscrit sur la petite plaquette si ce n'est le sien. Déçue, elle perdit de son enthousiasme, tourna le verrou avec sa clé et pénétra dans la chambre encore vierge.
Une très belle pièce, spacieuse : "Un, deux, trois,... je n'ai plus qu'à atteindre qu'elle se remplisse alors !", un peu vide pour le moment mais ça ne saurait tarder !
Pour simplifier l'installation de ses futurs camarades de chambre, elle choisit le lit au fond de la salle. Accompagnée de ses deux valises et de la petite housse de violon sur son dos, elle s'avança comme à son naturel, féline, évitant de faire du bruit pour ne pas gêner un éventuel cours en dessous ou une quelconque activité.
Elle entreprit alors d'ouvrir sa valise et un doute l'envahit : les chambres sont-elles mixtes ? Pour en avoir le cœur net, elle alla vérifier sur la porte voisine et la réponse était oui.
"Bien après tout, je ne connais que peu de garçons alors autant commencer...doucement...".
Elle retourna dans sa chambre et ouvra ses valises pour ranger ses affaires : les plus intimes bien au fond et le reste par-dessus.
Une fois son entreprise terminée et n'ayant pas grand chose à faire elle attrapa son violon, s'installa sur son lit qu'elle n'avait pas encore essayée en outre, et entama timidement un petit air tout en réfléchissant au nom qu'elle pourrait donner à cette chambre pour l'inaugurer.

Spoiler:

Tout était en règle, il avait son emploi du temps, son uniforme, sa clé et le reste ...
Alors qu'il se baladait plus ou moins aléatoirement dans les couloirs, il entendit une douce mélodie s'élever au fond, non, à droite, à gauche, non plus. La musique l'envahit de toute part, omniprésente comme l'air qui l'entoure, il pouvait même sentir les notes caresser sa chevelure. Par pur instinct sans se poser trop de question, il la suivit, se doutant alors qu'il s'agissait d'un cours de musique. Guidé par la musique il se retrouva au troisième étage, chance ! La chambre numéro deux ... là ! Il s'approcha, sortit ses clé et ouvra calmement la porte, entra.
Elle était là, assise sur un lit au fond de la pièce, jouant du violon, c'était son guide : une magnifique jeune fille, totalement différente de celles qu'il a rencontré en Espagne. Son nom ... ah oui Marikani Ayashinata Rembrandt, étrange pour lui, mais très joli toutefois ! Une chose lui vînt à l'esprit, il n'y avait pas fait attention, mais là... il allait partager sa chambre avec une fille du même âge à première vue... quoi que ça ne le gênerai pas... mais sera t-elle du même avis ? Commençant à se sentir quelque peu stupide à rester planté à l'entrée il s'avança, brisant d'un pas léger l'harmonie musicale.
Assez maladroitement il prit la main qui tenait l'archer, s'agenouilla, et l'embrassa avant de se présenter : "Je me nomme Roy Esperanza Bernelli, si vous voulez bien m'accepter dans votre chambre."

Dans son univers musical elle était seule. Enfin pas tout à fait, il y avait son instrument, sa mélodie et elle, mais cet ensemble ne faisait qu'un. Depuis quand était-il là ? Elle n'en avait aucune idée, c'est comme s'il était apparut soudainement là, tout était allé si vite, il avait pris sa main et il l'avait embrassé. Et maintenant, l'étranger, se tenait à ses pieds : "Je me nomme Roy Esperanza Bernelli, si vous voulez bien m'accepter dans votre chambre."
Elle se présenta alors, confuse : "Enchantée, mon nom est Marikani Ayashinata Rembrandt ! Vous êtes le bienvenue !" C'était une impression étrange d'accepter un étranger de cette manière dans sa chambre, enfin, leurs chambre désormais. Et quel premier compagnon ! Un homme... Enfin, elle était plutôt rassurée, car ce n'est pas tout les jours qu'un homme vous baise la main de cette manière. Alors qu'elle reprenait peu à peu ses esprits, elle le détailla de haut en bas. Il n'était pas comme les Anglais, un beau garçon se dit-elle, se surprenant elle-même par la même occasion.
Elle posa alors son violon et son archer sur le lit et ne sût que dire. Qui plus est, ce Roy ne s'était toujours pas relevé...qu'attendait-il ? Elle se rappela alors d'une leçon de conduite. Pour couper court à son embarras, elle lui demanda d'où il venait et en profita pour prêter attention à son apparence. Après tout, il serait bête de faire encore plus mauvaise impression.

La jeune femme semblait perturbée, peut être même un peu effrayée. Le voyait-elle comme un rustre ? Son esprit se tordait dans tout les sens pour essayer de se sortir d'une situation si délicate selon lui. Il avait l'impression de l'importuner ! C'est alors qu'elle lui demanda d'où il venait, comme pour lui épargner sa peine. Elle venait de lui ôter l'écrasant poids qu'il supportait sur ses épaules. Il se redressa alors et lui répondit qu'il arrivait d'Espagne d'où sa cape rouge recouvrant son bras gauche.
Agenouillé, il ne voyait que ses délicates mains et ses jambes, maintenant debout, ses yeux ne purent s'empêcher de se délecter de ses formes. Il s'en reprochait d'ailleurs lui-même mais bon après tout, il restait un homme, qui en outre n'avait jamais partagé sa vie avec une fille. Il faut dire que c'était plutôt contradictoire avec sa formation militaire, mais il comptait bien changer cela, il savait qu'il en avait besoin.
Presque soudainement à ses yeux, la jeune femme se regarda elle-même, avait-elle remarqué son regard indiscret ? Il se blâma alors plus que quiconque ne l'avait fait, pas même ses précédents chefs ! Il ne cherchait cependant pas à démentir et puis elle n'avait toujours rien dit à ce propos, ce qui était normal se dit-il après réflexion...
Il ne s'était déroulé que quelques minutes depuis son entrée, mais le temps semblait s'être rallongé, gelé pourrait-on dire !
"Et vous donc ? Vous ne semblez pas être une Anglaise" dit-il soudainement.

Était-elle si différente des jeunes femmes Anglaises ? Venant de son interlocuteur et à en juger de son regard qui semblait la dévorer, elle le prit pour un compliment.

"Vous avez vu juste.dit-elle souriante. Je suis d'origine Italienne, mais j'ai vécue en Angleterre dans une famille adoptive depuis mon plus jeune âge... et me voilà ici, fraichement arrivée tout comme vous a première vue ! Prenez place, nous ne sommes que deux pour le moment. J'aimerai simplement occuper ce lit si cela vous convient. Et, si vous pouviez éviter de fouiller dans ce meuble... enfin, du moins dans le tiroir du bas, je vous en serais reconnaissante."

Elle se leva à son tour et commença à ranger son instrument et quelques affaires qui trainait encore.